SPACE SATELLITES TIMELAPSE/VUE EN ACCELERE DES SATELLITES

Timelapses have become quite common on the Net - whether it's some proud parent photographing a child for several years, or the evolution of future or past landscapes, they have an incredible appeal : seeing in a few minutes the unfolding of processes that would take years, even centuries, suits our modern world, always in a hurry to see what's going to happen. One of the latest is due to Dr Stuart Grey, from University College London, and it gives us a view of the number of satellites and debris orbiting the earth from 1957 to the present. As you see the debris accumulating, you become aware of, and depressed about, the way mankind spreads pollution into the atmosphere and the sky beyond. I often wonder about the scientific value of these timelapses, apart from their undeniable aesthetic qualities. Here is the link to the Youtube video :

satellites around the earth

Les vues en accéléré sont devenues assez courantes sur Internet - que ce soit un parent qui immortalise son enfant en train de grandir pendant plusieurs années, ou l'évolution future ou passé des paysages, ses vues sont extrêmement attirantes : voir en quelques minutes se développer un processus qui prendrait des années, voire des siècles, convient bien à notre monde moderne, où on est toujours pressé de voir ce qui va arriver. Une des plus récentes nous est donnée par le Dr Stuart Grey de University College, à Londres, qui nous propose une vision du nombre croissant de satellites et de débris en orbite autour de la terre depuis 1957. En voyant les débris s'accumuler, on prend conscience de la façon dont l'humanité diffuse sa pollution dans l'atmosphère et au delà, dans le ciel, constat assez déprimant. Je pense souvent à la valeur scientifique de ces vues accélérées, au-delà de leur indéniable qualité esthétique. Voici le lien vers la vidéo sur Youtube.

satellites autour de la terre


MARIE THARP

Marie Tharp (1920-2006) worked as a geologist at the Lamont Geological Laboratory at Columbia. From the late 1940s she transferred onto paper data from sonars equipping ships exploring the Atlantic, thus creating the first maps of the ocean floor. As the male scientists, and particularly her collaborator Bruce Heezen (1924-1977), and her boss Maurice Ewing (1906-1974), were involved in the work that eventually proved that continents drifted apart, she was the one who first, through this painstaking task of transcribing data, realised there was in mid-Atlantic a ridge from where the ocean floor spreads, pushing apart America from Africa. Tharp and Heezen worked with an Austrian painter, Heinrich Berann (1915-1999), to produce in 1977 the first full map of the ocean floor. Tharp donated her maps to the Library of Congress when she died, and courtesy of this Institution, anyone can now donwload this first map of the ocean floor from the Internet, and admire its precision, as you can see below.

From the Library of Congress. Bibliothèque du Congrès - https://www.loc.gov/item/2010586277/


Marie Tharp (1920-2006) a travaillé comme géologue au Laboratoire de Géologie Lamont à l'Université de Columbia. A partir de la fin des années 40, elle s'est occupée à transcrire sur papier les données relevées par les sonars équipant les navires qui exploraient l'Atlantique, ce qui lui a permis de créer les premières cartes des fonds océaniques. Alors que les chercheurs masculins, en particulier son collaborateur Bruce Heezen (1924-1977) et son patron Maurice Ewing(1906-1974) se trouvaient engagés dans les travaux qui finirent par prouver l'existence de la dérive des continents, elle fut la première à se rendre compte, grâce à son travail minutieux de transcription des données, qu'il existait une dorsale au milieu de l'Atlantique à partir de laquelle l'océan s'élargit et de part et d'autre de laquelle les plaques américaine et africaine s'éloignent l'une de l'autre. Tharp et Heezen s'associèrent à un peintre autrichien, Heinrich Berann (1915-1999) pour réaliser en 1977 la première carte de l'ensemble des fonds océaniques. Tharp a fait don à sa mort de toutes ses cartes à la Bibliothèque du Congrès. C'est grâce à cette institution que chacun peut aujourd'hui voir la précision de cette carte, qu'on peut télécharger sur Internet, comme on le voit ci-dessus.

I find this story fascinating : first of all, of course, it is revealing of gender discrepancies in science - but it also shows how much the minute and precise drawing of pictures can contribute to the famous paradigm shift - by changing our point of view. The ridge was not instantly accepted : but once it was filmed by Cousteau, there was no going back, and it had to be accounted for. A second element which I find interesting is the collaboration with a painter, Berann, who was famous for his panoramic views of the Alps, and later American National Parks. This was before our era, and so the skills required in painting and drawing were still all important in science - I suppose they still are, but the digital and computer-assisted treatment must make the work of mapping and scientific illustration very different today.

Je trouve cette histoire fascinante à plus d'un titre : d'abord, bien sûr, elle révèle les discriminations de genre dans les sciences - mais elle montre aussi combien la transcription minutieuse et la précision des dessins peuvent contribuer au célèbre changement de paradigme - en modifiant notre point de vue. La dorsale n'a pas été acceptée immédiatement : mais une fois qu'elle a été filmée par les équipes de Cousteau, on ne pouvait plus revenir en arrière, et il fallait en rendre compte. Un second élément que je trouve remarquable est la collaboration avec le peintre, Berann, qui était célèbre pour ses panoramas des Alpes et plus tard des Parcs Nationaux américains. Cela se passait avant notre époque, à une période durant laquelle les compétences en dessin et en peinture étaient encore très importantes dans le domaine des sciences - je suppose qu'elles le sont toujours aujourd'hui, mais avec l'assistance du numérique et des ordinateurs, le travail d'illustration et de cartographie doit être bien différent de nos jours.

MATHEMATICAL OBJECTS/OBJETS MATHEMATIQUES

On Monday, I visited a very small but fascinating exhibition in the Science Library on the Campus in Dijon. They have on display some mathematical models dating back to the nineteenth century, orginally bought by the University of Franche-Comté. These bizarre objects are spacial representations of mathematical equations, and they have a surrealistic look that persuaded Man Ray to use some of them in his works. It turns out that these models were mostly made by German manufacturers, and quite a range of universities have collections of those.

Lundi dernier, j'ai visité une exposition, petite mais très intéressante à la Biblitohèque de Sciences sur le Campus de Dijon. Ils exposaient quelques maquettes et modèles mathématiques datant du dix-neuvième siècle, et propriété de l'Université de Franche-Comté. Ces drôles d'objets sont des représentations dans l'espace d'équations mathématiques, et ils ont un petit air surréaliste qui a convaincu Man Ray d'en utiliser certains  dans ses oeuvres. Il se trouve que ces modèles étaient surtout fabriqués en Allemagne, et un certain nombre d'universités en possèdent des collections.

These objects were the focus of an exhibition in the Musée du Temps in Besançon last year (see here for an article and photos). A pity I missed it.

Ces objets étaient au centre d'une exposition au Musée du Temps de Besançon l'an dernier (voir ici un article et quelques photos). Dommage que je l'ai manquée.


Part of "Objet mathématique" by Man Ray, from the Pompidou Centre website - see here for full image.
Une partie d' "Objet mathématique" de Man Ray à partir du site du Centre Pompidou - voir ici l'oeuvre entière.


The University of Illinois has digitised loads of pictures of its collection : below are two examples from their huge collection, one in threads, the other. in plaster. They are from their very informative website : http://www.mathmodels.illinois.edu/cgi-bin/cview?SITEID=4&ID=342

L'université d'Illinois a numérisé des centaines de photos de sa collection : ci-dessous deux exemples de leur énorme collection, un en fils, l'autre en plâtre. Elles proviennent de leur site, très riche en informations:


These models were used for teaching purposes at the end of the nineteenth century and the beginning of the twentieth, but were soon discarded. They remain on shelves or in boxes in mathematical departements all over the world, and have a kind of nostalgic appeal as well as being three-dimensional representations of abstract calculations. They raise the question of how mathematics really represents the world, and creates structures that strike us as unnatural.


Ces modèles ont été utilisés à des fins pédagogiques à la fin du dix-neuvième siècle et au tournant qu vingtième siècle, puis ont été assez vite abandonnés. Ils restent sur des étagères ou dans des boîtes dans les départements de mathématiques partout dans le monde, et ils ont un attrait nostalgique tout en étant la représentation en trois dimensions de calculs abstraits. Ils posent la question de la façon dont les mathématiques représentent le monde, et créent des structures qui à nos yeux semblent non-naturelles.