YESTERDAY'S SEMINAR ON MEDICAL ILLUSTRATIONS/SEMINAIRE D'HIER SUR LES ILLUSTRATIONS MEDICALES

Our four speakers all made it to Dijon, though there was a call for a railway strike on Thursday, which fortunately did not affect their trips.

We were pleased to welcome two curators in Museums of Medicine - Tim Huisman, from the Boerhaave Museum in Leyden, and Alfons Zarzoso from the Medical History Museum in Barcelona. Both of them concentrated on a number of anatomical plates. Tim Huisman presented the collaborative work of anatomists and artists on two famous Dutch anatomical atlases : Bidloo's Anatomia Humani Corporis (1685), illustrated by Gérard de Lairesse and Albinus's Tabulae Sceleti et Musculorum (1747) with engravings by Jan Wandelaar. He pointed out how Lairesse's illustrations relied more on showing in detail the gruesome nature of the dissecting process, whereas Wandelaar's were idealised views of a perfect man. This major difference was caused by the different intellectual climates in the two periods and the different positions of the artist towards the anatomist - Albinus having little regard for his artist's liberty, whereas Bidloo and Lairesse shared the same status. Most striking was his depiction of how Wandelaar's freedom was constrained by Albinus's desire to present a "homo perfectus".

Nos quatre intervenants sont parvenus sans encombre à Dijon, malgré un appel à la grève à la SNCFpour jeudi, qui heureusement n'a pas affecté leurs trajets.

Nous avons été heureux d'accueillir deux conservateurs de musées de la médecine - Tim Huisman du Musée Boerhaave de Leyde et Alfons Zarzoso du Musée d'Histoire de la Médecine de Barcelone. Tous deux se sont concentrés sur des planches anatomiques. Tim Huisman a présenté la collaboration entre les artistes et les anatomistes dans deux atlas anatomiques hollandais célèbres : Anatomia Humani Corporis (1685), de Bidloo avec des illustrations de Gérard de Lairesse et Tabulae Sceleti et Musculorum (1747) d'Albinus, avec des gravures de Jan Wandelaar. Il a montré combien les illustrations de Lairesse se concentrent minutieusement sur le processus de dissection et sa nature morbide, alors que celles de Wandelaar présentent des visions idéales d'un homme parfait. Cette différence majeure est dû à l'évolution du climat intellectuel de l'époque, plus de 50 ans séparant les deux oeuvres, et à la différence de statut entre les anatomistes et leurs artistes-collaborateurs - Albinus laissant très peu de liberté à Wandelaar, alors que Bidloo et Lairesse partageaient le même statut social. J'ai été frappée par la façon dont Wandelaar était contraint par Albinus et son désir de montrer un "homo perfectus."

Alfons Zarzoso's talk was devoted to the  representation of the female body and the fetus in books on obstetrics in eighteenth-century Spain, at the time the surgeons took over the profession from midwives  in the eighteenth century. He underlined the importance of the circulation of knowledge in that field with surgeons travelling to France and England, and basing their knowledge on books adapted from Mauriceau, Baudelocque or Smellie, with or without their illustrations. It was very interesting to see how the plates related to wax models used in teaching surgeons and midwives, and how early representations showed the fetus floating almost freely in a very spacious womb.

La présentation d'Alfons Zarzoso était consacrée à la représentation du corps de la femme et du foetus dans les traités d'obstétrique espagnols du dix-huitième siècle, à une époque où les chirurgiens prennent en main la profession jusque là réservée aux sages-femmes. Il a souligné l'importance de la circulation des savoirs dans ce domaine, les chirurgiens voyageant en France et en Angleterre et fondant leurs travaux sur les traductions de Mauriceau, Baudelocque ou Smellie, adaptant leurs ouvrages avec ou sans les illustrations. C'était très intéressant de voir à quel point les illustrations étaient liées aux modèles de cire utilisés pour l'enseignement des chirurgiens et des sages-femmes, et aussi combien certaines représentations étaient encore primitives, montrant un foetus flottant confortablement dans un utérus très large.

Our two other speakers tackled subjects which were less familiar to the audience. Josep Simon, who is finishing his post-doctoral fellowship in Paris at the moment, presented an ongoing research project on "medical physics". His interest lies in seeing how a discipline emerges and constructs a narrative of its own history to create a sense of community. The narrative for medical physics turns on the idea that there was a moment of origin : the discovery of X-rays, and then a steady pace of development, following the progress of technology. But as he pointed out, the problem with this narrative is that it is contradicted by the number of books and their illustrations dealing with something already called "medical physics" before X-rays. The technology mentioned there (electricity, acoustics, photography...) led to the invention of instruments - many still kept in museums, or, as somebody pointed out, in university collections - that are not now considered useful, hence, perhaps the concentration on X-rays. This leads Josep Simon to insist on continuity, rather than paradigm change, in the Khunian tradition, to deal with the birth of a discipline. I understand his feeling : often, when trying to trace shifts in points of view, I have been led much farther back than I thought originally.

Nos deux autres intervenants ont abordé des sujets moins classiques pour l'auditoire. Josep Simon qui termine un post-doc à Paris en ce moment, nous a présenté un projet de recherche en cours sur la "physique médicale". Il s'intéresse à la façon dont les disciplines émergent, et se constituent un récit de leur propre histoire destiné à souder la communauté des praticiens. Le récit habituel de la physique médicale part de l'idée qu'elle a un point d'origine : la découverte des rayons X et qu'elle a ensuite suivi un chemin linéaire suivant les développements des technologies d'imagerie médicale. Mais comme l'a fait remarquer Josep Simon, ce récit est contredit par l'existence de nombreux ouvrages illustrés consacrés à ce qui s'appelait déjà "physique médicale" longtemps avant les rayons X. Les techniques qui y sont mentionnées (électricité, acoustique, photographie...) conduisirent à la création d'instruments (que l'on peut voir dans les fonds des musées, ou, comme quelqu'un le fit remarquer, dans les collections des universités) qui ne semblent pas aujourd'hui très utiles, d'où, peut-être, cette concentration sur les rayons X. Cela amène Josep Simon à insister sur le caractère de continuité, plutôt que sur les changements de paradigmes chers à Kuhn, dans la naissance des disciplines. Je comprends son sentiment: très souvent, lorsque j'ai essayé de retrouver les traces de l'origine d'une changement de point de vue, j'ai été amenée à remonter bien plus loin que je ne le pensais.


Elisa Campos, a biochemist from Lisbon, gave us a presentation of leading images in the history of perception of lipoproteins, cholesterol and atherosclerosis. The images were all twentieth-century, and they generally were either hugely magnified views of lipoproteins, or more interestingly schematic diagrams or charts of processes happening within the body. She clearly stated that some images were what scientists "saw", what they "thought, or whether they illustrated "how it works". She elegantly put it by saying "the picture becomes the theory". Indeed, in this case, what is represented is the discovery of processes within the body - through chemical reactions -sometimes the result of experiements carried out only the scientist's mind, and so, the illustrations both help the scientist to clear his own ideas, and contribute to the communication of knowledge and the easy memorising of the process discovered. Most interesting were the parallels between the original sketches and the textbook illustrations years later.


Elisa Campos, qui enseigne la biochimie à Lisbonne, nous a présenté les images marquantes de l'histoire de la perception des lipoprotéines, du cholestérol et de l'athérosclérose. Ces images sont toutes du vingtième siècle, et elles sont soit des agrandissements de lipoprotéines, ou mieux des diagrammes et des schémas explicatifs de processus qui ont lieu à l'intérieur du corps. Elle a clairement distingué entre des images qui étaient ce que les scientifiques "voyaient", ce qu'ils "pensaient", ou si elles illustraient "la façon dont cela marche." Elle l'a résumé de façon élégante en disant que "l'image devenait la théorie." En effet, dans ce cas, ce qui est représenté est la découverte de processus internes au corps - par le biais de réactions chimique - parfois le résultat d'expériences ayant eu lieu seulement dans l'esprit du savant, et donc, les illustrations l'aident à éclaircir ses pensées ou à communiquer ses connaissances, rendant le processus de mémorisation plus aisé. Il était très intéressant de voir en parallèle les premières esquisses des scientifiques et les illustrations dans les manuels des années plus tard.




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