ILLUSTRATION AND OBJECTIVITY/ILLUSTRATION ET OBJECTIVITE

Pursuing my reading of Objectivity, I reached the chapters on trained judgment. As is clearly expressed in this quote from the book, truth-to-nature, objectivity and trained judgment can co-exist.
"truth-to-nature (types) is positioned against mechanical objectivity (individuals), but then mechanical objectivity  is addressed by structural objectivity (relational invariants [see one of my previous posts]), and trained judgment (families of objects). This division does not mean that each replaced the former in sequence: on the contrary, each new regimen of sight supplements rather than supplants the others" (p. 318). Most interestingly, these different attitudes entail different ways of practising science. If, in the first instance, truth-to-nature requires the attitude of the "sage", a scientist able to abstract and idealise, and often working in team with a subordinate artist he uses as a tool to extol his vision, mechanical objectivity requires the withdrawal of the scientist in favour of mechanical devices able to record events, and so by-passes the artist entirely. Finally, trained judgment, as the name indicates, means experts have to learn to read the images, and to produce them, to make sense of them through a long process of familiarisation with them. Another quote : "The expert (unlike the sage) can be trained and (unlike the machine) is expected to learn - to read, to interpret, to draw salient, significant structures from the morass of uninteresting artifact and background" (p. 328). The ability to perceive "patterns" is paramount. It is the case with developments in astronomy, physics or physiology (electroencephalograms) in the twentieth century, that required an expert eye.

I find these distinctions both extremely useful, and attractive. Above, a cloud chamber photograph by G.D Rochester and C.C Butler, from the 50s, showing the track of a neutrino decay, against a "morass" of other events in the inframolecular world...

Continuant la lecture de Objectivity, j'ai atteint les chapitres sur le jugement expert. Comme le dit clairement cette citation du livre, la vérité naturelle, l'objectivité et le jugement expert peuvent co-exister. "La vérité naturelle (les types) se définit par rapport à l'objectivité mécanique (des individus), puis l'objectivité mécanique se distingue de l'objectivité structurelle (des invariants de relations [voir un de mes messages précédents]), et du jugement expert (des familles d'objets). Cette division ne signifie pas que chaque étape a éliminé la précédente dans un ordre chronologique: au contraire, chaque nouvelle façon de percevoir ajoute aux autres sans les abolir" (p. 318). De façon très intéressante, ces différentes attitudes impliquent différentes manières de pratiquer la science. Si, pour le premier cas, la vérité naturelle exige l'attitude du "sage", du savant capable d'abstraction et d'idéalisation, qui travaille souvent en équipe avec un artiste qui lui est subordonné et qu'il utilise comme instrument pour mettre en avant sa vision, l'objectivité mécanique demande un retrait du scientifique en faveur de moyens techniques capables d'enregistrer des événements et donc de se passer entièrement de l'artiste. Enfin, le jugement expert, comme son nom l'indique, signifie que des scientifiques compétents doivent apprendre à lire les images, et à les produire, à leur donner du sens, grâce à un long processus de familiarisation avec elles. Une autre citation : "L'expert (à la différence du sage) peut être formé et (contrairement à la machine) doit pouvoir apprendre - à lire, à interpréter, à tirer des structures significatives et importantes du fatras des données et du bruit de fond sans intérêt du contexte" (p. 328). Sa capacité à percevoir des "motifs récurrents" est cruciale. Ce fut le cas au vingtième siècle dans les développements de l'astronomie, de la physique ou de la physiologie (électroencéphalogrammes), qui nécessite un oeil expert. 

Je trouve ces distinctions à la fois très utiles et très séduisantes. Ci-dessus, une photographie des années 50 de G. D Rochester et C.C Butler, qui montre la trace du passage d'un neutrino, contre le "fatras" d'autres événements à l'échelle inframoléculaire...

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